Valorisation du poivre de la Likouala pour une gestion durable du Parc National Nouabalé-Ndoki

Objectif n°15 : Ecosystèmes terrestres

Le projet en détail

Le Département de la Likouala a comme caractéristique principale d’être couvert quasi-totalement par de la forêt dense et des zones marécageuses. La densité de population y est extrêmement faible, environ 2,5 habitants/km². L’économie locale est dominée par l’exploitation forestière et fait de ce département le premier producteur de bois du pays.

Outre le bois, les forêts de la Likouala regorgent une importante gamme d’espèces de Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) végétaux dont les feuilles-légumes, noix de cola, épices et condiment, gingembre, les rotins et les feuilles d’emballages (Marantaceae). Longtemps considérés au Congo comme n’ayant aucune influence sur la gestion durable des forêts et n’intervenant pas dans les rôles économiques, leur prise en compte, quoiqu’encore timide, fait partie des orientations stratégique de la gestion forestière du pays.

Par ailleurs, le Ministère de l’Economie forestière et du Développement Durable (MEFDD) a identifié dix-huit (18) espèces de PFNL végétales. Cependant, les outils de vulgarisation et valorisation des PFNL au Congo sont rares et à la limite inexistante, et les quelques communautés qui se lancent dans l'exploitation de ces derniers le font en dépit du respect des normes environnementales élémentaires.

C’est dans cette optique que s’inscrit le projet de valorisation du Poivre de la Likouala (Piper guineense).

Objectifs

L’objectif global de ce projet est la gestion participative des ressources naturelles en périphérie du parc via la valorisation du Poivre.

OS1 : Créer les organes de gestion communautaire dans chaque village ;

OS2 : Autonomiser les femmes et les peuples autochtones dans la filière Poivre ;

OS3 : Mettre en place un circuit pérenne de commercialisation du poivre dans la zone.

Mise en oeuvre

L’idée de mise en œuvre du projet de valorisation du poivre de le Likouala est l'aboutissement des observations faites par les communautés locales sur les impacts négatifs des activités et le manque d’organisation des acteurs. En effet, nous souhaitons mettre en exergue les connaissances de notre organisation pour accompagner ces communautés de la cueillette à la commercialisation du produit. L’identification des bénéficiaires suivra un protocole rigoureux établie afin que les personnes les plus vulnérables (notamment les femmes et les peuples autochtones) puissent être impliquées dans les activités du projet. Par conséquent, pour mener à bien nos activités, nous avons retenu le mode d’intervention ci-dessous :

  1. En collaboration avec les autorités locales, nous allons mettre en place un (01) groupement dans chaque village, afin de mobiliser les ressources et orienter les activités de terrain d'une part et de regrouper tous les bénéficiaires sous une seule Organisation de Gestion Communautaire (OGC) d'autre part. Le fonctionnement de ces OGC est régi par un règlement intérieur et les statuts. Les organes de gestion sont le bureau, l' assemblée générale et le commissariat aux comptes. La composition de l'organe de gestion se présente comme suit : 
  • Un(e) président(e), chargé(e) de la mobilisation des ressources et orientation des activités ;
  • Un(e) secrétaire général(e), chargé(e) de communication et administration ;
  • Un(e) secrétaire chargé(e) des finances et matériels.
  1. La production et la commercialisation du poivre :
  • Premièrement, il s’agit de mettre en place les équipes de terrain composées des bénéficiaires directs et indirects dans les activités de cueillette, du tri, du séchage et du conditionnement de produits. Les équipes sont composées d'un chef d'équipe, d'un adjoint au chef d'équipe et des membres bénéficiaires directs et indirects. Ensuite vient le processus de production qui est régi par un protocole qui explique en détail le déroulé des opérations. En effet, la première opération est la cueillette du poivre qui se fait exclusivement par les peuples autochtones bénéficiaires directs et indirects du projet. Ces derniers sont accompagnés par le chef d'équipe et d'autres membres dont le rôle est de veiller à stricte application des règles environnementales et phytosanitaire lors de cette activité. Ensuite, le poivre est acheminé au village puis acheté à raison de 0,30€/Kg. La seconde étape est celle du tri. Ici l’objectif est de débarrasser les graines non mûres et les débris pour obtenir un produit de qualité supérieur composé de graines mûres. En effet, ce travail se fait manuellement et minutieusement parce que cette étape est l'une des plus importante du processus. La troisième étape est celle du séchage. Il se fait sur un séchoir solaire élevé à au moins 0,80 à 1 mètre du sol. Le but est d'éviter le contact avec les animaux domestiques et tout autre facteur pouvant influer sur l'aspect sanitaire du produit et occasionner des pertes. Au cours de cette opération on étale le poivre en couche mince sur le séchoir. Ensuite, il faut brasser régulièrement les graine en moyenne 04 à 05 fois par jour. En fonction de l'intensité du soleil, le séchage peut durer 02 à 03 jours. Le séchage est essentiel, à la fois pour arrêter le processus de fermentation et pour le stockage.  Après le séchage, il faut nettoyer (trier) le produit pour le conditionnement. Ici, il faut vérifier que les graines sont bien sèches, puis les ensacher dans les sacs bien propres. Le conditionnement se fait par usage des sacs jutes de 100 Kg. L'entreposage devra se faire sur des caillebotis-plancher permettant la circulation d'air. Le magasin de stockage doit être bien aéré, propre et dépouru d'insectes et de rongeurs. Il faut noter que, tout au long du processus le strict respect des mesures environnementales et phytosanitaires est la clé de voûte pour obtenir un produit bio et de haute qualité. 
  • En fin, la commercialisation se fera via un circuit qui mettra en contact les producteurs (bénéficiaires du projet) et les acheteurs. La marchandise sera ensuite acheminée par véhicule vers le village Thanry où le marché de la filière poivre est prospère et bien organisé.
  • Notre challenge est de mettre en place une véritable filière poivre pérenne dans nos villages en multipliant les sources de financement pour faire face aux fluctuations du marché. Notre vision à long terme est de conquérir le marché continental et international du poivre. Pour ce faire, il nous faudrait obtenir une IGP pour le poivre de la Likouala comme il en est le cas du poivre penja au Cameroun.

Activités

1.Production de 12 tonnes de poivre

  • Prise de contact avec les autorités administratives locales et sensibilisation (Mois 1)
  • Mise en place des groupements dans les villages (Mois 1)
  • Installation des équipes techniques (Mois 2)
  • Campagne de production du poivre (Mois 2 à 5)

2.Commercialisation de 12 tonnes de poivre

  • Mise en place du circuit de commercialisation du poivre (Mois 2 et 3)
  • Commercialisation des produits (Mois 6)
  • Suivi et évaluation des activités (Mois 2, 3, 5 et 6)

Budget prévisionnel pour la période Juin-Décembre 2021: 1 € = 651,69 Franc CFA.

1. Dépenses liées au personnel ( Nom et titre)    

MOKOKE Bionick Andrey (Superviseur du projet): 6 Mois X 250 000 =1 500 000 Autres partenaires

DZEMBE Déborah (Chargée de liaison communautaire): 6 Mois X 117 000 = 702 000 Autres partenaires

2. Coût des activités spécifiques     

Campagne d'appuis à la production du poivre: X 550 000  = 6 600 000, OIF/IFDD/Autres partenaires

Transport marchandise: 12 Tonnes X 75 000 = 900 000, OIF/IFDD/ Autofinancement

Matériel et équipement:  502 597, OIF/IFDD/Autofinancement

Total partiel-activités spécifiques    8 102 597 

Total général   10 202 597 = 15 655, 6 €

Le budget prévisionnel de ce projet se chiffre à 15 655,6 € soit 10 202 597 Francs CFA dont les réssources financières émanent de trois sources principales. La première source de financement vient de l'appui de l’OIF/IFDD à hauteur de 9 560 € soit 6 230 156 Francs CFA. La seconde vient du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) pour un montant de 3 560 € 2 320 016 Francs CFA. En fin, la dernière source de financement de ce projet est fruit de la contribution des membres de notre organisation à hauteur de 2 535,6 € soit 1 652 425 Francs CFA. Par ailleurs, les fonds issus du financement OIF/IFDD dans le cadre de ce projet seront exclusivement utilisés pour la campagne d'appui à la production, la transformation et la commercialisation du poivre de la Likouala. 

Résultats attendus

R1 :  2000 personnes impliquées dans la préservation de la biodiversité et l'environnement.

R2 : Création des OGC par village à raison de trente (30) personnes par village dont de vingt (20) femmes (66,6 %) et dix (10) hommes (33,4 %).

R3 : Les bénéficiaires directs du projet sont:

- 80 femmes (66,6%) dont 30 autochtones (37,5%) et 50 bantous (62,5%) ;

- 40 hommes (34,4%) dont 15 autochtones (37,5%) et 25 bantous (62,5%) ;

R4 : Production et commercialisation de douze (12) tonnes de poivre à raison de trois (03) tonnes par village, ce qui fait un chiffre d’affaire de 6.000.000 de francs CFA par village le sixième mois, soit 200.000 francs CFA par personne.

R5 : Cent vingt (120) emplois directs et deux cents (200) emplois indirects sont créés.

Les bénéficiaires indirects de ce projet sont les premier à tirer profit des retombés économique des activités par la cueillette, le tri, le séchage et l’entreposage. En effet, l’achat du poivre auprès de ces communautés leur permettra de gagner en moyenne 1 500 Francs CFA /personne/jour dès le lancement des activités. Ensuite, les bénéficiaires directs qui sont les membres des groupements vont gagner à l’issue de la vente des produits dès le sixième mois.

Les bénéfices du projet auront des impacts sur les trois (03) dimensions du développement durable :

  • Sur le plan social, les bénéfices des activités permettront à 280 personnes de sortir de la vulnérabilité en utilisant la main d’œuvre locale, l’implication des femmes et des peuples autochtones dans les activités ;
  • Sur le plan économique, les bénéficiaires directs vont gagner à chacun 200.000 francs CFA par personne dès le sixième mois, les bénéficiaires indirects vont gagner en moyenne 1 500 Francs CFA/personne/jour ;
  • Sur le plan environnemental, la sensibilisation de plus de 2000 personnes dans la préservation de la biodiversité et l'environnement est l’un des piliers de la réussite du projet, la mise en place des groupements dans les villages va permettre aux communautés de gérer eux même leur patrimoine.

Outre les bénéficiaires directs, les retombés de ce projet auront un impact à l’échelle beaucoup plus large. En effet, ce projet pourra servir de modèle et être dupliqué dans d’autres zones en République du Congo, tant avec le poivre qu'avec d'autres PFNL. Aussi, le MEFDD peut s’en servir pour développer les mécanismes de valorisations des PFNL au Congo. 

À l'origine du projet

ASPN est une organisation à but non lucratif consacrée à la conservation et la valorisation de la biodiversité dans le but de soutenir le développement des communautés vulnérables. Elle est enregistrée en République du Congo sous le numéro 326/18/MID/DDBV/SG/DDAT/SR du 03 Septembre 2018. Nos activités tournent autour de la conservation et valorisation des ressources naturelles d'une part et le déloppement local d'autre part.

Depuis Septembre 2019, nous travaillons dans le cadre du projet de lutte contre la fragmentation des populations de grands mammifères entre le Parc National Nouabalé-Ndoki (PNNN) et la Reserve Communautaire du Lac-Télé (RCLT) dans le Département de la Likouala en République du Congo. La mise en œuvre du projet est orientée vers le suivi à long terme des clairières de forêts, lutte contre le braconnage et le trafic illégal de la faune sauvage ainsi que le Développement des Activités Génératrices de Revenus (AGRs). Ce projet est mis en œuvre en partenariat avec le PNUD dans le cadre du Small Grant Programm, de la 6ème Phase Opérationnelle du FEM, la Congolaise Industrielle de Bois (CIB) et la Wildlife Conservation Society (WCS).

  • Chargé du programme : Mowaya Roly: +242 06 800 83 83 ; mail: aspncongo@gmail.com;
  • Chargé de ce projet : Mokoke Bionick Andrey : +242 06 880 19 07 ; mail: andrey.mokoke@gmail.com

Aider ce projet

L’initiative « Objectif 2030 » vise à créer des communautés de solutions autour de projets concrets en matière de développement durable. Elle fournit notamment une plateforme participative de financement et d’appui technique.

Vous pouvez contribuer au projet en utilisant le formulaire suivant. Il s’agit d’une promesse de don qui vous engage à verser le montant prévu pour mener à bien ce projet à l’issu de la campagne de financement.


(facultatif)

(en euros)

Contribuer autrement

Il vous est également possible de contribuer à ce projet en participant à sa communauté virtuelle. Bénévolat, partage d’informations ou de bonnes pratiques, retour sur expérience … sont tant de possibilités qui s’ouvrent à vous grâce au forum d’échange associé à ce projet.


(facultatif)

Vos contributions

MAYAMBOU Andréa, le 9 août 2021 16:19

j'encourage et je félicite les auteurs du projet.
toutefois, je suis au Congo et disponible pour apporter de soutien sous forme de bénévolat au projet.
merci

Fortuné (Journal www.aifa9.com), le 7 juillet 2021 15:24

Bonjour

Je veux bien collaborer avec le projet pour la production des articles de presse en ligne. Je suis au Congo, je collabore aussi avec plusieurs médias en ligne au niveau national et à l'international. Contact: +242069601351 et +242055819699 ou encore ibarfrtune@gmail.com

Informations

Pays : Congo
0€ engagés sur 9655€
Commencé le 15/06/2021
120 bénéficiaires

À propos de cet objectif

Objectif n°15 : Ecosystèmes terrestres

Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des terres et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité

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